L’Europe face à l’échéance de 2035 : a-t-on déjà manqué le coche pour abandonner le thermique ?
Le pari de l’Europe pour une disparition progressive des moteurs thermiques d’ici 2035 semble plus serré que jamais. Officiellement, les moteurs à essence et diesel devront céder la place aux véhicules « zéro émission », principalement électriques. Mais la réalité industrielle, économique et même politique met à rude épreuve ces ambitions. L’Union européenne s’est lancée dans une révolution énergétique et technologique d’envergure sans précédent, espérant ainsi nettoyer son parc automobile du dioxyde de carbone qui l’étouffe. Pourtant, à cinq ans de cette grande échéance, les signaux d’alerte se multiplient, de la dépendance stratégique aux batteries à la montée des voix critiques parmi les grands constructeurs européens. Pendant que Renault, Volkswagen, BMW, Mercedes-Benz et leurs challengers s’activent sur plusieurs fronts, la question se pose : l’Europe a-t-elle déjà raté le rendez-vous de la fin du thermique ?
Le contexte de la fin des moteurs thermiques en Europe : enjeux et ambitions face à 2035
La décision de bannir la vente de véhicules neufs à moteur thermique dès 2035 s’est imposée dans un climat de défi environnemental intense, nourri par le scandale du Dieselgate et la pression croissante face au réchauffement climatique. Cette directive européenne vise à ne plus autoriser la commercialisation que des voitures à émission nulle de CO₂, un objectif qui pousse naturellement vers l’électrification massive du parc. Renault, Peugeot, Audi, mais aussi Stellantis, groupe-ombre derrière Fiat, Citroën et Opel, ont dû revoir leur plan de bataille en conséquence.
Mais passer de l’ambition à la réalité, c’est un peu comme vouloir doubler une Tesla Model S avec une Peugeot 308 diesel en côte : la puissance affichée sur le papier ne trouve pas toujours d’écho dans la réalité. Les obstacles sont multiples :
- 🚧 Technologie et chaîne de valeur : Les constructeurs européens accusent un sérieux retard par rapport à la Chine, qui contrôle une majorité écrasante des éléments clés, notamment la production de batteries lithium-ion.
- ⚡ Infrastructure de recharge : Malgré quelques progrès, le réseau de bornes reste insuffisant pour couvrir le territoire européen et répondre aux besoins réels des automobilistes.
- 💰 Coût de production élevé : Les batteries et composants électriques restent coûteux, ce qui renchérit le prix de revient des véhicules électriques.
- 🌍 Dépendance géopolitique : La majorité des matériaux et composants viennent d’Asie, un risque majeur en cas de tensions diplomatiques ou commerciales.
- 📉 Marché : Les ventes d’électriques plafonnent autour de 15 % du marché en Europe, loin du 100 % rêvé à l’horizon 2035.
Sans compter que la boisson énergétique du marché automobile européen repose encore largement sur les SUV et berlines thermiques premium, des segments où Mercedes-Benz, BMW, Volvo ou Volkswagen continuent de briller côté marges.
📊 Facteurs clés | ⚠️ Défis 2025 | 🚀 Solutions envisagées |
---|---|---|
Technologie Batteries | Retard face aux leaders asiatiques | Investissements massifs dans la R&D, alliances stratégiques |
Infrastructure de recharge | Infrastructures insuffisantes et disparates | Déploiement accéléré des bornes, standardisation européenne |
Dépendance géopolitique | Forte importation de matières premières | Développement local, recyclage des batteries |
Marché et adoption | Électriques à seulement 15% des ventes | Incitations, subventions et sensibilisation publique |
Lobbies et politiques : quand la loi vacille face à la pression industrielle
Depuis l’annonce du plan 2035, l’industrie européenne gronde. En 2025, l’ACEA (Association des Constructeurs Européens d’Automobiles) et CLEPA (Association des équipementiers) ont fait entendre une voix discordante dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen. Ils ne nient pas leur engagement envers la neutralité carbone en 2050, mais demandent un bilan réaliste pour 2035. Leur message est clair : l’objectif de 100 % de voitures zéro émission est devenu « inatteignable » tant les contraintes technologiques, économiques et géopolitiques s’amoncellent.
Quelques exemples :
- Mercedes-Benz, avec ses modèles premium et AMG, investit massivement mais peine à compenser la baisse de la rentabilité thermique (une preuve ici).
- Stellantis, à travers Peugeot et Citroën, recherche encore le compromis parfait entre les hybrides rechargeables et l’électrique pur (détails techniques sur le Diesel et ses alternatives).
- Arc-boutés sur leur tradition, les constructeurs comme Volkswagen et Audi tentent une montée en gamme électrique sans renier totalement les motorisations thermiques pour quelques années encore.
Cette fronde politique et industrielle ouvre la porte à une possible remise en question ou au moins un aménagement de la règlementation européenne, laissant entendre que l’hybridation et l’usage des carburants synthétiques pourraient rester dans la course.
La dépendance asiatique sur les batteries : un talon d’Achille majeur de l’Europe
À l’échelle mondiale, la Chine s’est taillée la part du lion dans la production des batteries. Là où Renault, BMW ou Volvo s’efforcent de développer des modèles compétitifs, la réalité de la chaîne d’approvisionnement tire toute l’industrie européenne vers le bas. L’expertise clé et la maîtrise des matériaux rares (lithium, cobalt, nickel) sont monopolisées par quelques géants asiatiques.
Cette situation expose l’Europe à plusieurs risques :
- ⛔ Risques géopolitiques : Sanctions, embargos ou guerres commerciales pourraient fortement pénaliser l’approvisionnement.
- 📉 Rareté et volatilité des prix : Les prix des matières premières explosent, faisant exploser les coûts de production.
- 🔄 Recyclage et durabilité insuffisants : Peu de solutions matures pour recycler efficacement les batteries usagées, ce qui crée une demande toujours croissante en ressources vierges.
Face à ces enjeux, plusieurs stratégies émergent :
- Création de giga-usines de batteries en Europe avec des partenariats conjoints entre constructeurs comme Volkswagen et équipementiers (ex. Samsung SDI).
- Investissements dans la recherche pour développer des batteries au sodium ou à l’état solide moins dépendantes des métaux critiques.
- Politiques incitatives pour encourager le recyclage et favoriser l’économie circulaire.
- Exploration de carburants alternatifs comme les e-fuels pour maintenir certains moteurs thermiques sous conditions écologiques.
Néanmoins, il faut reconnaître que malgré ces efforts, la transition 100 % électrique européenne peine encore à se concrétiser dans ses chaînes industrielles, laissant un boulevard à la concurrence chinoise.
🔋 Principal fournisseur | 🎯 Part de marché mondial | 🌐 Impact sur l’Europe |
---|---|---|
Chine | 60 % | Dépendance élevée, risque géopolitique majeur |
Corée du Sud | 15 % | Production en partenariat avec constructeurs européens |
Europe | 10 % | Production encore faible, montée en puissance en cours |
Les infrastructures de recharge : un maillon faible de la transition automobile européenne
Comment rouler électrique quand on galère à recharger sa voiture ? Le réseau de bornes de recharge est encore trop clairsemé et mal réparti pour accompagner l’explosion anticipée des véhicules électriques sur les routes européennes. Les constructeurs comme Volvo, Audi ou BMW mettent la pression sur les gouvernements pour accélérer la pose de bornes ultra-rapides et standardisées.
Pourquoi cette lenteur ? Plusieurs raisons se conjuguent :
- 🏗️ Investissements lourds : poser un réseau dense en zones urbaines et rurales coûte cher et mobilise des ressources humaines et législatives importantes.
- 🕰️ Temps de recharge : malgré les progrès, recharger une batterie dure toujours plus longtemps qu’un plein d’essence ou de diesel.
- 🚗 Inadaptation des logements : Les citadins sans garages individuels rencontrent souvent un déficit de possibilités de recharge domiciliée.
- 🙅 Réticences des pouvoirs publics : Ils craignent de trop investir dans un réseau qui pourrait être mal utilisé si le passage à l’électrique tarde.
Pour y remédier, la Commission et certains constructeurs mettent en œuvre plusieurs solutions :
- Soutien massif aux infrastructures : fonds spéciaux européens pour la pose rapide de bornes dans les axes routiers majeurs.
- Normes de compatibilité : standardisation des connecteurs pour éviter les incompatibilités pénalisantes pour les consommateurs.
- Promotion du chargeur domestique : aides spécifiques pour installer des bornes chez soi, surtout dans l’habitat collectif.
- Alternatives hydrogène : une filière en développement qui pourrait offrir plus de rapidité et d’autonomie à l’avenir.
Ainsi, la révolution du véhicule électrique ne pourra vraiment décoller que si l’on réussit à fleurir le réseau de recharge à l’image de ce que propose déjà la Chine ou la Californie.
🔌 Indicateur | 📈 Situation 2025 | 🎯 Objectif 2035 |
---|---|---|
Bornes publiques | 150,000 | 1 million |
Bornes rapides | 12,000 | 150,000 |
Taux d’électrique sur le parc | 7 % | 100 % |
L’hybridation et les carburants alternatifs : des passerelles indispensables avant 2035 ?
Alors que le dogme du tout électrique est malmené, une autre voie s’impose doucement dans le paysage automobile européen : l’hybridation et l’utilisation de carburants de synthèse. Mercedes-Benz, BMW, et la maison mère Stellantis ont tous indiqué que l’électrique serait la norme à terme, mais plaident pour un mix énergétique plus flexible d’ici à 2035.
L’hybride rechargeable et les moteurs thermiques ultra-efficaces (comme ceux qu’on retrouve dans certains modèles récents de Peugeot ou Citroën) continuent donc de jouer un rôle clé, souvent méconnu. Ces motorisations offrent encore aujourd’hui :
- 🔋 Autonomie étendue : une solution pragmatique pour pallier les manques d’infrastructures.
- ⚙️ Réduction relative des émissions : importante quand elle est couplée à une recharge intelligente.
- 💡 Maturité technologique : une filière maîtrisée et économiquement viable pour les constructeurs.
De son côté, l’utilisation des carburants synthétiques (e-fuels) produit à partir d’électricité renouvelable montre un potentiel non négligeable pour garder certains moteurs thermiques dans la course sans sacrifier l’écologie. Porsche explore ainsi cette piste, notamment pour des véhicules comme le Cayenne, mixant électrique et e-fuel (détails techniques Porsche Cayenne électrique et e-fuel).
Voici quelques pistes qui illustrent cette tendance :
- Développement d’hybrides performants avec prolongateurs d’autonomie pour gagner en sérénité.
- Intégration graduelle des carburants synthétiques pour baisser drastiquement le bilan carbone des flottes thermiques.
- Maintien d’options thermiques dans le haut de gamme comme levier économique et technique.
- Encouragement des recherches sur l’hydrogène et autres carburants alternatifs.
Les enjeux économiques et industriels derrière l’ambition 2035 : survie ou pari risqué ?
Au cœur du débat autour de la fin des véhicules thermiques en Europe, ce n’est pas seulement la planète qui est en jeu, mais aussi l’équilibre industriel et économique d’un secteur clé. Les équipementiers comme Valeo ou Continental, piliers de la chaîne de valeur automobile, tirent la sonnette d’alarme face aux restructurations et suppressions d’emplois.
Beaucoup d’acteurs soulignent une équation complexe :
- 💼 Emplois menacés : la transition énergétique bouleverse les sites de production européens et le profil des compétences nécessaires.
- 🔄 Investissements massifs : à engager sur le long terme pour rester compétitifs face à la Chine ou aux États-Unis.
- ⚠️ Rigidité réglementaire : un cadre jugé parfois trop strict pouvant étouffer la capacité d’adaptation de l’industrie.
- 💸 Marge et rentabilité : les voitures électriques aux marges souvent plus faibles obligent à repenser les stratégies commerciales.
- 🌍 Concurrence internationale : notamment des constructeurs chinois capables de casser les prix avec des VE accessibles.
Renault, BMW et d’autres géants se retrouvent donc dans une course de fond semée d’embûches, où chaque décision peut être un coup d’accélérateur… ou un frein. Le marché des SUV thermiques premium reste la chasse gardée pour assurer un équilibre financier en attendant que le tout-électrique prenne vraiment le relais.
Les prochains mois seront décisifs pour savoir si l’Europe sera capable d’incarner un modèle automobile durable sans sacrifier sa souveraineté industrielle.

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