Voitures électriques : pourquoi les primes d’assurance sont-elles parfois plus élevées ?
Alors que les voitures électriques gagnent en popularité grâce à leurs avantages écologiques et économiques, une question persiste : pourquoi les primes d’assurance de ces véhicules sont-elles parfois plus élevées que celles de leurs homologues thermiques ? Entre le coût des batteries, la spécialisation requise pour les réparations et la fin de certaines exonérations fiscales, plusieurs facteurs expliquent cette tendance.

Le coût élevé des batteries, un facteur déterminant
L’un des principaux éléments qui influencent le montant des primes d’assurance des voitures électriques est le coût de leur batterie. En effet, la batterie représente souvent jusqu’à 40 % du prix du véhicule neuf . En cas d’accident, même mineur, les dommages subis par la batterie peuvent entraîner des frais de réparation ou de remplacement exorbitants. Cette valeur augmente le risque financier pour les assureurs, qui ajustent leurs tarifs en conséquence.
De plus, certains modèles de voitures électriques utilisent des matériaux spécifiques, comme l’aluminium pour la carrosserie. Si ce matériau permet de réduire le poids du véhicule et d’améliorer son efficacité énergétique, il est plus délicat et coûteux à réparer que les matériaux traditionnels, ce qui se répercute sur le coût des sinistres.
La spécialisation requise pour les réparations
Les voitures électriques nécessitent une expertise particulière pour leur entretien et leurs réparations. Les mécaniciens doivent être formés aux spécificités des systèmes électriques haute tension, ce qui réduit le nombre de garages capables d’intervenir sur ces véhicules. « Cette spécialisation accroît engendre des coûts de main-d’œuvre plus élevés, que les assureurs intègrent dans le calcul des primes », explique O. Massasso de l’AXA de Le Cannet.
La fin progressive des avantages fiscaux
Jusqu’à présent, les propriétaires de voitures électriques bénéficient d’une exonération de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) , une mesure instaurée pour encourager l’adoption de véhicules écologiques.
Cependant, cet avantage fiscal est en train de diminuer progressivement. Seuls les véhicules 100 % électriques dont le certificat d’immatriculation a été délivré en 2023 et 2024 peuvent continuer à bénéficier de cette exonération temporaire, mais à un taux réduit, d’après La Macif.
- Pour les véhicules immatriculés en 2021 ou 2022 : les propriétaires qui ont bénéficié de l’exonération totale en 2023 continueront d’en profiter jusqu’au 31 mars 2024 . À compter du 1er avril 2024 , cette exonération ne s’appliquera plus sur leur cotisation d’assurance.
- Pour les véhicules immatriculés en 2023 : les propriétaires ont profité d’une exonération totale de la TSCA en 2023. Pour l’échéance 2024, ils continueront à bénéficier de cette exonération, mais à hauteur de 75 % pendant un an .
- Pour les véhicules immatriculés en 2024 : les nouveaux acquéreurs bénéficieront d’une exonération de 75 % de la TSCA pendant 24 mois , à condition que le contrat d’assurance soit souscrit en 2024 et qu’il s’agisse du premier contrat d’assurance après l’émission du certificat d’immatriculation.
Par ailleurs, des discussions sont en cours concernant une éventuelle augmentation de la TSCA dans le cadre du budget 2025 , selon des informations de L’Argus de l’assurance. Cette éventuelle augmentation viserait à augmenter les moyens des services d’incendie et de secours (SDIS), ce qui pourrait encore alourdir la facture pour les automobilistes, y compris ceux roulant en électrique.
Une inflation générale des tarifs d’assurance
« Au-delà des spécificités liées aux voitures électriques, le secteur de l’assurance automobile une inflation générale des tarifs », précise O. Massasso. Comme le rapport Le Parisien , les cotisations des contrats devraient augmenter de 4 à 6 % en 2025 . Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs, dont la montée du coût des pièces détachées neuves et une augmentation des accidents corporels.
Comment les conducteurs peuvent-ils réagir ?
Face à ces augmentations, les conducteurs de voitures électriques peuvent adopter plusieurs stratégies pour maîtriser le coût de leur assurance :
- Évaluer ses besoins : réexaminer son contrat et supprimer les garanties superflues peut permettre de réduire la prime.
- Comparer les offres : utilisez des comparateurs en ligne pour trouver une assurance moins chère et profiter de la concurrence entre assureurs.
- Préserver son bonus : une conduite prudente évite les sinistres responsables et permet de bénéficier d’un bonus, notamment ainsi la prime annuelle.